Le confinement a été pour tous une rude épreuve à surmonter. La liberté retrouvée, beaucoup d’entre nous ressentent le besoin de s’éloigner du lieu où nous avons été « prisonniers ». Mais pour le moment, voyager en avion n’est plus le bon choix.
C’est la raison pour laquelle ce mot suédois « Flygskam » est apparu. Il signifie voyager le plus loin possible sans avoir recours aux transports aériens.
Le mot « flygskam » est un néologisme suédois récent. Il est composé de deux mots : flyg » qui signifie « vol » et « skam » qui signifie « honte ». Il englobe le sentiment de culpabilité, ou la honte de prendre l’avion. Il peut également découler de la connaissance de l’impact environnemental des voyages en avion. Et « flygskam » devient maintenant un mouvement mondial, de plus en plus de personnes s’engageant à prendre moins l’avion et choisissent de voyager en train.
Une idée un peu ironique de la part de la Suède
Il est un peu ironique que ce mouvement trouve son origine en Suède, un pays dont les habitants prennent l’avion sept fois plus que le citoyen mondial moyen. Mais il semble que les gens commencent maintenant à comprendre l’impact environnemental de l’aviation.
On attribue souvent l’origine du mouvement « flying less » au biathlète suédois Björn Ferry. Il a estimé qu’au cours de sa carrière sportive, il voyageait 180 jours par an, soit un total d’environ 25 000 miles par an en avion et 25 000 autres en voiture ou minibus donc environ 16 tonnes d’émissions de CO2 par an. C’est un cas extrême, mais après avoir réalisé son impact, il s’est publiquement engagé à abandonner complètement les voyages en avion.
Un autre témoignage de Greta Thunberg
Greta Thunberg, la jeune militante pour le climat, a choisi de se rendre en train aux événements et conférences. Et plus récemment, elle a pris deux semaines pour se rendre d’Angleterre au sommet des Nations unies sur le climat à New York, à bord du Malizia II, un yacht à propulsion solaire.
L’avion est-il le moyen de transport le plus nuisible ?
Un vol aller-retour de Londres à New York produit à lui seul l’équivalent de près de deux tonnes de CO2. En 2014, le groupe de travail sur les transports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié un rapport. Celui-ci estimait que les émissions directes de gaz à effet de serre provenant de l’aviation représentaient 10,62 % du total des émissions mondiales liées au transport en 2010.
Les recherches suggèrent que les émissions des voyages aériens pourraient être encore plus dommageables. Les traînées de condensation peuvent former des nuages qui emprisonnent le rayonnement thermique, et à cette hauteur, d’autres émissions, comme les oxydes d’azote, contribuent également au réchauffement. Pour cette raison, certains ont estimé que le réchauffement total causé par les avions est au moins le double de celui causé par les seules émissions.
« Flygskam », un mot négatif avec des objectifs positifs
Bien que « Flygskam » soit un terme négatif, les objectifs des personnes qui participent au mouvement sont positifs pour l’environnement. Il s’agit moins de « faire honte » aux personnes qui prennent l’avion que de changer ses propres habitudes de voyage. De plus, l’objectif de nombreux promoteurs de la réduction des déplacements en avion n’est nullement de décourager les gens d’explorer le monde. Ne pas prendre l’avion ne signifie pas « ne pas voyager », déclare Anna Hughes, qui dirige la campagne « Flight Free 2020 » au Royaume-Uni. « Il y a tellement d’endroits auxquels nous pouvons accéder par d’autres moyens ».
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